Pour introduire sa demande d’asile auprès de l’Ofpra, la personne exilée doit se rendre auprès d’une association missionnée par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). En Morbihan c’est l’association COALLIA qui a cette charge de «service de premier accueil».

Suite à ce 1er rendez-vous, une rencontre en préfecture de Rennes est fixée (généralement il faut y être le jour dit à 8h15). Un entretien individuel est réalisé pour retracer le parcours depuis le pays d’origine et les empreintes de la personne sont relevées, en vue, notamment, de déterminer le pays responsable de l’examen de la demande d’asile.

À l’issue de cet entretien, le demandeur d’asile sera placé en procédure accélérée (s’il vient d’un pays dit «sûr») ou normale (dans le cas contraire). Il peut être aussi placé en procédure Dublin, si la France estime ne pas en avoir la responsabilité. En effet, selon le règlement Dublin III, l’État responsable de l’examen d’une demande d’asile est – soit le premier pays de l’Union Européenne dans lequel la personne a été contrôlée – soit l’État qui a accordé un visa ou un titre de séjour.

Le même jour dans la foulée, le demandeur d’asile rencontrera un·e employé·e de l’OFII qui lui indiquera que l’ OFII va essayer de lui proposer un hébergement  et lui expliquera le fonctionnement de l’Allocation pour Demandeur d’Asile. À la fin de l’entretien, le demandeur d’asile doit signer une Offre de Prise en Charge, par laquelle il accepte d’avance toute proposition d’hébergement – où et quand que ce soit  – sous peine de perdre ses droits à l’ADA.

Une fois enregistré, le demandeur d’asile se voit remettre une attestation d’une durée d’un mois (à renouveler à la préfecture de Vannes). Il dispose de 21 jours pour compléter et envoyer, en recommandé, le dossier de demande d’asile rempli à l’Ofpra (sauf s’il est en procédure Dublin, auquel cas il doit attendre la réponse du pays «Dublin»). Il faudra aussi, dans les jours suivants, retourner à Coallia pour préparer l’ouverture de divers droits (domiciliation postale, couverture maladie universelle, tarif solidaire pour les transports locaux).

L’étape suivante, quelques semaines ou mois plus tard, consistera en un entretien dans les locaux de l’Ofpra, situé en région parisienne. En principe, l’Ofpra statue sur la demande dans un délai de six mois sauf procédure accélérée où le délai est porté à quinze jours. La décision est, ensuite, envoyée au demandeur d’asile par courrier recommandé avec accusé de réception. Si elle est négative, la personne déboutée dispose d’un mois à partir de la date de notification de la décision de l’Office pour former un recours devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).

En chiffres
Selon des statistiques publiées par l’Ofpra, 35 % des requérants ont obtenu l’asile en 2016. Ce taux varie fortement d’une nationalité à l’autre.
Parmi le top cinq, à noter : le Soudan (5 866 demandes et 33 % d’accord), l’Afghanistan (5 641 demandeurs et 80 % d’accord), Haïti (4 854 et 5 % d’accord), l’Albanie (4 599 et 5 % d’accord) et la Syrie (3 562 et 97 % d’accord). L’an passé, près de 43 000 personnes ont été placées sous la protection de l’Ofpra au titre, notamment, du statut de réfugié. Un chiffre en hausse de 17 % par rapport à 2016.