L’Attestation de Demande d’Asile est LA pièce d’identité des demandeurs d’asile. Ils la reçoivent lors de leur enregistrement en préfecture de région et est indispensable pour l’ouverture des quelques droits qu’ils ont.

Cette attestation a une durée de vie limitée – en tout cas plus courte que la durée de la procédure d’asile – et elle doit donc être renouvelée périodiquement, en préfecture de département.

Jusqu’en 2018, pour procéder au renouvellement, les intéressés devaient prendre rendez-vous via le site de la préfecture du Morbihan, à Vannes, aller au rendez-vous, montrer patte blanche pour monter dans les bureaux. Là, un employé établissait le nouveau document, le portait à signature à un chef et le remettait au demandeur.

La préfecture a estimé que ça faisait beaucoup de monde dans ses bureaux et a changé le système. À partir de 2019, elle a demandé aux opérateurs d’hébergement – domiciliation de lui fournir la liste des besoins de renouvellements de manière à pouvoir les préparer au calme. Une fois les nouvelles attestations prêtes, les demandeurs d’asile étaient invités à passer à l’accueil de la préfecture pour les récupérer. C’est à ce moment là que le CAPDL a commencé à les collecter et les distribuer sur Lorient, pour éviter des déplacements onéreux.

Début 2020, la préfecture a dû estimer que ça faisait encore trop de monde dans ses locaux. Elle a demandé aux opérateurs de se charger de recevoir et de distribuer les attestations renouvelées aux intéressés.

Problème : COALLIA, qui est l’opérateur chargé de la domiciliation, à Plescop, des demandeurs d’asile auxquels l’OFII ne propose pas d’hébergement, refuse d’effectuer cette distribution, qui n’est probablement pas dans son cahier des charges initial.

Résultat, sur le Pays de Lorient, plus de 80 personnes sont en attente du précieux papier, certains depuis janvier. Cela impacte leur accès à l’assurance maladie, aux formations, aux tarifs réduits, au travail parfois, voire à l’aide caritative.

Nous avons proposé de nous charger de récupérer et de distribuer ces attestations pour les «Lorientais», mais la préfecture et COALLIA se renvoient la responsabilité de la non-décision.

Voilà comment des dizaines de demandeurs d’asile sont aujourd’hui «sans papiers». Un vrai scandale !