Récemment un demandeur d’asile que nous connaissons a reçu une convocation au commissariat pour «affaire le concernant», sans autre précision.

Il s’est avéré que cette convocation faisait suite à une plainte de la SNCF concernant une dizaine d’amendes pour voyages sans titre de séjour entre mars et juillet de cette année.

Pendant cette période ce jeune homme, qui s’était retrouvé sans hébergement et sans ADA après expulsion vers l’Italie et retour, avait en effet pris le train à plusieurs reprises allant d’un ami à l’autre à la recherche d’un abri pour quelques jours.

Il n’a pas nié les faits et se retrouve donc convoqué au tribunal en mars prochain.

Il n’est pas rare que des demandeurs d’asile, dans ce genre de situation, reçoivent des amendes. En général nous leur conseillons de demander un échelonnement de paiement, à commencer dès qu’ils percevront des ressources.

Mais si la SNCF se met à porter plainte et qu’elle obtient condamnation, le risque est grand que les personnes concernées soient placées dans des situations inextricables et que leur démarche d’asile soit compromise.

La SNCF mesure-t-elle cette responsabilité ?

Nous pensons que, plutôt que de mettre ainsi en péril la destinée des demandeurs d’asile, on devrait, pendant le temps de leur procédure,

  • garantir l’inconditionnalité de leur ADA
  • leur attribuer, sans délai, un tarif réduit sur les transports

Voilà qui serait de nature à éviter de telles spirales, lourdes de conséquences.