Désolés pour les irlandais (no offence intended) mais le nom de leur capitale est attaché à l’un des aspects les plus déplorables de la politique européenne d’asile.

La «convention de Dublin» est en effet un accord européen qui prévoit que les exilés demandeurs d’asile sont censés voir leur demande traitée dans le pays où les hasards du parcours d’exil les ont amenés à laisser leurs empreintes, ou à demander un visa, et non dans le pays de leur choix.

Appliquant – avec rigueur – cette convention, les autorités françaises utilisent, lors de l’enregistrement à Rennes, le système Eurodac qui leur permet de détecter si les empreintes ont été laissées dans un autre pays et d’engager alors une procédure de transfert vers ce pays, une procédure que la France a environ 8 mois pour mettre en oeuvre (après quoi elle devient caduque et une procédure normale devient de droit).

Nous sommes opposés à ce dispositif pour une double raison :

D’une part, sur le fond, il nie la liberté de choix. Il empêche les exilés de choisir là où ils souhaitent, par exemple pour des raisons de langue, de liens familiaux ou d’autres, exercer leur droit à demander l’asile.

D’autre part il place les gens dans une situation de précarité renforcée. Non seulement, ils vont vivre pendant des mois dans l’incertitude, à la merci d’une opération de transfert soudaine. Mais en plus tout est fait pour leur compliquer la vie. Ainsi, depuis cette année, le renouvellement au bout d’un mois de leur attestation ne se fait plus dans leur département de résidence mais à Rennes. Autre complication, quand ils doivent se présenter au commissariat plusieurs fois par semaine dans le cadre d’une assignation «à résidence», ils doivent le faire à Vannes (au motif que leur adresse de domiciliation postale, obligatoirement fournie par COALLIA, est à Plescop !) en dépit de leur résidence effective.

Tout est fait, y compris les termes des arrêtés de transfert, pour les pousser à la faute qui permettra de les déclarer «en fuite», ce qui a comme conséquence de les priver de l’allocation pour demandeur d’asile et de rallonger à 18 mois le temps à attendre pour pouvoir demander l’asile en procédure normale.

Pour toutes ces raisons, nous sommes signataires de l’appel Stop Dublin (http://www.stopdublin.eu/) et avons pris une initiative de mobilisation dans le cadre de la journée nationale sur le sujet le 25 mai prochain.

Rassemblement samedi 25 mai à 14h, à Lorient place Aristide Briand

Stop Dublin ! Accueillons dignement.

à l’initiative du Collectif Accueil en Pays de Lorient, de la Cimade Lorient, d’Utopia 56, du Réseau Éducation Sans Frontières, des associations Solidarité Exilés Hennebont et Solidarité Réfugiés Plouhinec.

Pour en savoir plus …

plaidoyer_STOP_DUBLIN