Lors de la réunion hebdomadaire du Collectif Accueil en Pays de Lorient, nous décidé d’adresser à l’OFII (avec autorités préfectorales en copie) le courrier suivant :

Bonjour,

Depuis sa création, à l’automne 2016, notre collectif a été plusieurs fois confronté à une gestion problématique de la mission d’hébergement de l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration).

Alors que, le jour de l’enregistrement de leur demande d’asile à Rennes, les exilé·e·s se voient expliquer que l’OFII a pour mission de leur faire une proposition d’hébergement – et qu’il leur est demandé de signer une OPC (offre de prise en charge) en blanc à ce sujet -, bien souvent ils vont rester pendant de nombreux mois (plus de six) sans proposition effective.

Bien entendu, sur un tel délai, ils finissent par chercher – et souvent par trouver avec l’aide d’amis ou de bénévoles – une solution à peu près satisfaisante et par s’insérer localement, notamment quand il y a des enfants scolarisés.

Et puis un jour on leur dit qu’ils sont «orientés», c’est à dire souvent déplacés au loin, parfois dans des appartements corrects (CADA), plus souvent (PRAHDA, HUDA, AT-SA …) dans des conditions dégradées par rapport à ce qu’ils avaient réussi à construire . Cette «orientation» n’est pas une proposition mais une notification. S’ils la refusent, ils perdent la totalité de la faible allocation (ADA) qu’ils perçoivent le temps de leur procédure d’asile (moins de 450 euros / mois / personne, dans le meilleur des cas).

Cela nous pose problème. Nous sommes, bien entendu, favorables à ce que l’OFII assure sa mission d’hébergement. Mais quand il n’a pas été en mesure de le faire dans les deux, trois premiers mois de la procédure, nous estimons que les demandeurs d’asile devraient avoir la possibilité d’étudier une éventuelle proposition tardive et soit de l’accepter, soit de la refuser sans préjudice (i.e. sans perte de l’ADA).

Nous nous tenons à la disposition de l’OFII pour discuter les modalités concrètes d’un tel fonctionnement qui éviterait ces «orientations» qui rajoutent du stress, de l’isolement, des ruptures de scolarité ou de formation, à la douleur de l’exil.